Le premier texte d’application de la RE2020, le Décret n°2021-1004 du 29 juillet 2021 est paru au Journal Officiel du 31 juillet. Le second, l’arrêté du 4 août 2021 « relatif aux exigences de performance énergétique et environnementale des constructions de bâtiments en France métropolitaine et portant approbation de la méthode de calcul prévue à l’article R. 172-6 du code de la construction et de l’habitation », paru au JO du 15 août 2021, décrit la méthode de calcul RE2020 tout au long de ses 1838 pages.
C’est un fait : la nouvelle RE 2020 introduit des changements majeurs par rapport à la RE 2012: renforcement de la sobriété, prise en compte de l’empreinte environnementale des bâtiments et meilleure anticipation de l’inconfort d’été. Là où la RT 2012 demandait le calcul de 3 indicateurs - le Bbio, le Cep et la Tic -, la RE 2020 impose d’en calculer 9, répartis en 5 indicateurs sur la performance énergétique et 4 indicateurs sur l’impact carbone des bâtiments.
NOUVEAU : La RE 2020 change de surface de référence et adopte la surface habitable en résidentiel (SHAB). Celle-ci est 15 à 30% inférieure, en moyenne selon les bâtiments, à la ShonRT ou SRT, la surface de référence de la RT 2012. Ce qui, du coup, interdit toute comparaison directe entre les résultats des indicateurs de performance énergétique, comme le Bbio et le Cep, qui existaient dans la RT et demeurent dans la RE.
NOUVEAU : Certains indicateurs existants dans la RT 2012 sont désormais modifiés (Bbio, Cep) tandis que d’autres font leur apparition (Cep,nr, Icénergies et DH).
Bbio = (2 x besoins de chauffage) + (2 x besoins de rafraîchissement) + (5 x besoin d’éclairage)
NOUVEAU : Les besoins de rafraîchissement étaient comptabilisés dans la RT 2012 uniquement pour les bâtiments climatisés, ils sont désormais dans la RE 2020 systématiquement comptabilisés, que l’on soit climatisé ou non.
Le plafond, appelé Bbio_max, à ne pas dépasser pour l’indicateur Bbio est :
Bbio_max = Bbio_maxmoyen × (1 + Mbgéo + Mbcombles + Mbsurf_moy + Mbsurf_tot + Mbbruit), où Bbio_maxmoyen est la valeur de l’exigence Bbio_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment.
Les cinq coefficients Mb modulent les valeurs du Bbio_max en fonction de la zone géographique et de l’altitude (Mbgéo) ; seulement pour les maisons individuelles, en fonction de la surface de plancher de combles aménagés (Mbcombles) ; de la surface moyenne des logements du bâtiment (Mbsurf_moy) ; de la surface de référence du bâtiment ou de la partie de bâtiment (Mbsurf_tot) ; de l’exposition du bâtiment ou de la partie de bâtiment au bruit des infrastructures de transport à proximité du bâtiment (Mbbruit).
Le Décret du 29 juillet 2021 indique que les valeurs de Bbio_maxmoyen sont de 63 points pour les maisons individuelles et accolées, de 65 points pour les logements collectifs.
NOUVEAU : Par rapport à la RT 2012, la « mobilité des occupants interne au bâtiment » fait son apparition. Elle s’appliquera en tertiaire et en logement collectif et rassemble la consommation énergétique des ascenseurs, des tapis roulants, des escaliers mécaniques.
NOUVEAU : le Cep ne comptabilise plus, en tant que consommations d’énergie primaire, les énergies renouvelables captées sur la parcelle du bâtiment, pour l’usage du bâtiment. Ce qui signifie notamment que la partie autoconsommée de la chaleur produite par des capteurs solaires thermiques et de l’électricité produite par des capteurs solaires photovoltaïques sur site n’entre pas dans le calcul des consommations d’énergie primaire du bâtiment.
Dans la RE 2020, l’indicateur Cep est complété par deux autres indicateurs qui n’existaient pas dans la RT 2012.
- Le premier est le Cep, nr qui indique la consommation d’énergie primaire non-renouvelable du bâtiment, calculée pour des conditions de fonctionnement définies, pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage, la mobilité des occupants interne au bâtiment, les auxiliaires de chauffage, de refroidissement, de production d’eau chaude sanitaire et de ventilation. Ce coefficient est soumis à un plafond à ne pas dépasser, dont la valeur est destinée à éviter le retour généralisé du chauffage électrique direct en construction neuve.
Les valeurs plafonds des indicateurs Cep et Cep, nr sont calculés par les formules suivantes :
Cep_max = Cep_maxmoyen × (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat),
Cep, nr_max = Cep, nr_maxmoyen × (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat).
Cep_maxmoyen et Cep, nr_maxmoyen sont les valeurs respectives des exigences Cep_max et Cep, nr_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment. Les valeurs de Cep_maxmoyen et de Cep, nr_maxmoyen figurent page 10 du Décret du 29 juillet :
-Cep_maxmoyen est égal à 75 kWep/(m2.an) pour les maisons individuelles ou accolées, à 85 kWhep/(m².an) pour les logements collectifs.
-Cep, nr_maxmoyen vaut 55 kWhep/(m².an) pour les maisons individuelles ou accolées et 70 kWhep/(m².an) pour les logements collectifs.
Pour rappel : En raison du changement de surface de référence, on ne peut pas comparer directement ces valeurs avec celles qui étaient exigées dans la RT2012.
Parmi les coefficients de modulation du Cep et du Cep, nr, les coefficients Mccombles, Mcsurf_tot et Mccat sont nouveaux par rapport à la RT 2012. Pour le Mccat, il s’agit du coefficient de modulation selon la catégorie de contraintes extérieures du bâtiment. Les fameuses Catégories CE1 et CE2, déjà présentes dans la RT 2012 pour décider si un bâtiment avait droit ou pas à un surcroît de consommation pour une installation de climatisation. Le Mccat est nul dans toutes les zones climatiques, sauf dans les zones H2d et H3 pour les logements de catégorie 2. Les logements de catégorie 2 sont des logements munis d’un système de climatisation et simultanément, situés dans une zone à usage d’habitation, dont les baies sont exposées au bruit BR2 ou BR3 et en zone climatique H2d ou H3 à une altitude inférieure à 400 m. Un logement est donc de catégorie 1 dans tous les autres cas.
Un mécanisme similaire est donc reconduit dans la RE 2020 : un léger surcroît de consommation est accordé pour le rafraîchissement actif des logements dans les deux zones climatiques les plus chaudes.
La grande modification dans le volet énergétique de la RE 2020 par rapport à la RT 2012 réside dans la nouvelle approche du confort d’été. Dans la RT 2012, le confort d’été était traité par la Ticref, cet indicateur disparait.
NOUVEAU : La RE 2020 adopte un nouveau mode de calcul pour comptabiliser l’inconfort en été et un nouvel indicateur le DH fait son apparition.
DH, exprimé en °C.h (degrés-heures) est le nombre de degrés-heures d’inconfort, évalué pour chaque partie de bâtiment thermiquement homogène. Le DH exprime la durée et l’intensité des périodes d’inconfort dans le bâtiment sur une année, lorsque la température intérieure engendre de l’inconfort par rapport à une température de référence.
Le plafond à ne pas dépasser est : DH_max. DH_max = DH_maxcat où DH_maxcat est la valeur de l’exigence DH_max définie par catégories de contraintes extérieures. Les valeurs de DH_maxcat suivantes dépendent de la surface moyenne des logements, notée Smoylgt , de l’existence ou non d’un système de climatisation et de la zone climatique :
ATTENTION : Si un bâtiment dépasse les valeurs DH_maxcat, il n’est pas réglementaire et sa conception doit être revue.
La prise en compte de l’empreinte environnementale des bâtiments neufs est l'une des évolutions fondamentales de la RE 2020 par rapport à la RT 2012.
NOUVEAU : Plusieurs nouveaux indicateurs font leur apparition !
Exprimé en kgC/m², StockC mesure la quantité de carbone issu de l'atmosphère stockée dans le bâtiment.
Exprimé en kgCO2eq/m², Icbâtiment est la somme de Icconstruction + Icénergie + impact des consommations et rejets d’eau durant la période d’exploitation du bâtiment.
Rappel : La RE fixe par défaut la période d’exploitation du bâtiment à 50 ans.
Cet indicateur mesure l’impact des données forfaitaires et des valeurs par défaut dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment. En effet, pour le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment (ACV), la RE 2020 fait appel, comme le Label E+C-, aux informations contenues dans les FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire) et aux PEP (Profil Environnemental Produit) hébergés dans la base INIES https://www.inies.fr/accueil/. À ce jour certaines familles de produits pour la construction ne disposent pas de FDES ou de PEP, les concepteurs ont donc l’obligation de recourir à des données par défaut nommées Ded (données environnementales par défaut).
A noter : La quasi-totalité des produits et systèmes commercialisés par ISOVER, Isonat et Placo® bénéficiant de FDES, cela facilite pour les concepteurs les calculs environnementaux.
Les deux indicateurs dont le poids est le plus important dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment sont Icénergie et Icconstruction.
Icénergie est un indicateur à la fois énergétique et environnemental. Exprimé en kg eq CO2/m², Icénergie traduit l’impact sur le changement climatique de la consommation d’énergie primaire du bâtiment pendant sa vie en œuvre, soit 50 ans. Icénergie est soumis à un plafond à ne pas dépasser Icénergie_max, dont la formule de calcul est Icénergie_max = Icénergie_maxmoyen× (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat).
Dans cette formule, Icénergie_maxmoyen est la valeur de l’exigence Icénergie_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment. Tandis que les coefficients de modulation Mc sont identiques à ceux utilisés dans le calcul de Cep_max et de Cep, nr_max.
Le Décret du 29 juillet donne les valeurs suivantes pour Icénergie_maxmoyen :
Le Décret introduit une courte dérogation pour les maisons individuelles ou accolées. La valeur de Icénergie_maxmoyen est fixée à 280 kgCO2/m², lorsque, simultanément, la parcelle est concernée par un permis d’aménager octroyé avant le 01/01/2022, prévoyant un raccordement au réseau de gaz et si la demande de permis de construire de la maison est déposée avant le 31/12/2023.
Les valeurs de Icénergie_maxmoyen contraignent très fortement les solutions utilisant uniquement des énergies fossiles, comme le gaz, dans la construction neuve, dès 2022 pour les maisons individuelles ou accolées (sauf si le projet est couvert par la dérogation) et dès 2025 pour les logements collectifs.
Cet indicateur exprime l’impact sur le changement climatique lié aux composants du bâtiment, à leur transport, leur installation et l’ensemble du chantier de construction, leur utilisation à l’exclusion des besoins en énergie et en eau de la phase d’exploitation du bâtiment, leur maintenance, leur réparation, leur remplacement et leur fin de vie, évalué sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment.
Icconstruction est soumis à un plafond, Icconstruction_max, dont la formule de calcul est Icconstruction _max = Icconstruction _maxmoyen × (1 + Micombles + Misurf) + Migéo + Miinfra + Mivrd + Mided.
Les coefficients de modulation Miinfra, Mivrd et Mided apparaissent pour la première fois.
Miinfra et Mivrd apparaissent parce que les fondations et la parcelle (les VRD) entrent dans le périmètre de la RE 2020. La RT 2012 ne s’y intéressait pas, parce qu’elle était limitée à la performance énergétique et ne se souciait pas de l’empreinte environnementale du bâtiment.
-Miinfra est le coefficient de modulation selon l’impact des fondations, des espaces en sous-sol et des parcs de stationnement couverts et revient à ôter 40 kg eq CO2/m² à l’empreinte environnementale du bâtiment, si le lot fondations et infrastructure possède une charge environnementale > 40 kg eq CO2/m² .
-Mivrd, le coefficient de modulation selon l’impact de la voirie et des réseaux divers du bâtiment ôte 20 kg eq CO2/m² à l’empreinte environnementale du bâtiment, si le lot VRD pèse plus de 20 kg eq CO2/m² .
-Mided, enfin, met en œuvre la modulation en fonction de l’impact des données environnementales par défaut et valeurs forfaitaires employées dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment ou de la partie de bâtiment.
• Si l’indicateur Icded, dont nous parlions plus haut, est ≤ 370 kg eq CO2/m² , Mided vaut zéro.
• Si Icded > 370 kg eq CO2/m² , Mided vaut 0,3 x (Icded – 370) de 2022 à 2024, 0 de 2025 à 2027, puis -0,3 x (Icded – 370) à partir de 2028.
Tout cela aboutit aux valeurs de Icconstruction_maxmoyen indiquées page 12 du Décret du 29 juillet :
La RE 2020 conserve donc l’idée d’un renforcement progressif des exigences, comme c’était le cas dans la RT 2012 à propos de l’exigence Cep_max pour les immeubles de logements collectifs. Cette dérogation sur le Cep_max était initialement temporaire, mais repoussée à plusieurs reprises elle ne sera finalement jamais appliquée devenant une dérogation permanente. Souhaitons que la RE 2020 conserve ses ambitions initiales tout au long de son application.
Les deux principales différences entre la RT2012 et la RE2020 en logements neufs
Les différences dans le calcul de la performance thermique entre la RT2012 et la RE2020
C’est un fait : la nouvelle RE 2020 introduit des changements majeurs par rapport à la RE 2012: renforcement de la sobriété, prise en compte de l’empreinte environnementale des bâtiments et meilleure anticipation de l’inconfort d’été. Là où la RT 2012 demandait le calcul de 3 indicateurs - le Bbio, le Cep et la Tic -, la RE 2020 impose d’en calculer 9, répartis en 5 indicateurs sur la performance énergétique et 4 indicateurs sur l’impact carbone des bâtiments.
Performance énergétique : les nouveautés de la RE 2020
NOUVEAU : La RE 2020 change de surface de référence et adopte la surface habitable en résidentiel (SHAB). Celle-ci est 15 à 30% inférieure, en moyenne selon les bâtiments, à la ShonRT ou SRT, la surface de référence de la RT 2012. Ce qui, du coup, interdit toute comparaison directe entre les résultats des indicateurs de performance énergétique, comme le Bbio et le Cep, qui existaient dans la RT et demeurent dans la RE.
NOUVEAU : Certains indicateurs existants dans la RT 2012 sont désormais modifiés (Bbio, Cep) tandis que d’autres font leur apparition (Cep,nr, Icénergies et DH).
Bbio (Besoin Bioclimatique) dans la RE 2020, le périmètre du Bbio a changé.
Sa formule de calcul devient systématiquement :Bbio = (2 x besoins de chauffage) + (2 x besoins de rafraîchissement) + (5 x besoin d’éclairage)
NOUVEAU : Les besoins de rafraîchissement étaient comptabilisés dans la RT 2012 uniquement pour les bâtiments climatisés, ils sont désormais dans la RE 2020 systématiquement comptabilisés, que l’on soit climatisé ou non.
Le plafond, appelé Bbio_max, à ne pas dépasser pour l’indicateur Bbio est :
Bbio_max = Bbio_maxmoyen × (1 + Mbgéo + Mbcombles + Mbsurf_moy + Mbsurf_tot + Mbbruit), où Bbio_maxmoyen est la valeur de l’exigence Bbio_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment.
Les cinq coefficients Mb modulent les valeurs du Bbio_max en fonction de la zone géographique et de l’altitude (Mbgéo) ; seulement pour les maisons individuelles, en fonction de la surface de plancher de combles aménagés (Mbcombles) ; de la surface moyenne des logements du bâtiment (Mbsurf_moy) ; de la surface de référence du bâtiment ou de la partie de bâtiment (Mbsurf_tot) ; de l’exposition du bâtiment ou de la partie de bâtiment au bruit des infrastructures de transport à proximité du bâtiment (Mbbruit).
Le Décret du 29 juillet 2021 indique que les valeurs de Bbio_maxmoyen sont de 63 points pour les maisons individuelles et accolées, de 65 points pour les logements collectifs.
Le Cep (Consommation en Énergie Primaire) évolue et est complété par un Cep,nr (Consommation en Énergie Primaire non renouvelable)
NOUVEAU : Par rapport à la RT 2012, la « mobilité des occupants interne au bâtiment » fait son apparition. Elle s’appliquera en tertiaire et en logement collectif et rassemble la consommation énergétique des ascenseurs, des tapis roulants, des escaliers mécaniques.
NOUVEAU : le Cep ne comptabilise plus, en tant que consommations d’énergie primaire, les énergies renouvelables captées sur la parcelle du bâtiment, pour l’usage du bâtiment. Ce qui signifie notamment que la partie autoconsommée de la chaleur produite par des capteurs solaires thermiques et de l’électricité produite par des capteurs solaires photovoltaïques sur site n’entre pas dans le calcul des consommations d’énergie primaire du bâtiment.
Dans la RE 2020, l’indicateur Cep est complété par deux autres indicateurs qui n’existaient pas dans la RT 2012.
- Le premier est le Cep, nr qui indique la consommation d’énergie primaire non-renouvelable du bâtiment, calculée pour des conditions de fonctionnement définies, pour le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage, la mobilité des occupants interne au bâtiment, les auxiliaires de chauffage, de refroidissement, de production d’eau chaude sanitaire et de ventilation. Ce coefficient est soumis à un plafond à ne pas dépasser, dont la valeur est destinée à éviter le retour généralisé du chauffage électrique direct en construction neuve.
Les valeurs plafonds des indicateurs Cep et Cep, nr sont calculés par les formules suivantes :
Cep_max = Cep_maxmoyen × (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat),
Cep, nr_max = Cep, nr_maxmoyen × (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat).
Cep_maxmoyen et Cep, nr_maxmoyen sont les valeurs respectives des exigences Cep_max et Cep, nr_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment. Les valeurs de Cep_maxmoyen et de Cep, nr_maxmoyen figurent page 10 du Décret du 29 juillet :
-Cep_maxmoyen est égal à 75 kWep/(m2.an) pour les maisons individuelles ou accolées, à 85 kWhep/(m².an) pour les logements collectifs.
-Cep, nr_maxmoyen vaut 55 kWhep/(m².an) pour les maisons individuelles ou accolées et 70 kWhep/(m².an) pour les logements collectifs.
Pour rappel : En raison du changement de surface de référence, on ne peut pas comparer directement ces valeurs avec celles qui étaient exigées dans la RT2012.
Parmi les coefficients de modulation du Cep et du Cep, nr, les coefficients Mccombles, Mcsurf_tot et Mccat sont nouveaux par rapport à la RT 2012. Pour le Mccat, il s’agit du coefficient de modulation selon la catégorie de contraintes extérieures du bâtiment. Les fameuses Catégories CE1 et CE2, déjà présentes dans la RT 2012 pour décider si un bâtiment avait droit ou pas à un surcroît de consommation pour une installation de climatisation. Le Mccat est nul dans toutes les zones climatiques, sauf dans les zones H2d et H3 pour les logements de catégorie 2. Les logements de catégorie 2 sont des logements munis d’un système de climatisation et simultanément, situés dans une zone à usage d’habitation, dont les baies sont exposées au bruit BR2 ou BR3 et en zone climatique H2d ou H3 à une altitude inférieure à 400 m. Un logement est donc de catégorie 1 dans tous les autres cas.
Un mécanisme similaire est donc reconduit dans la RE 2020 : un léger surcroît de consommation est accordé pour le rafraîchissement actif des logements dans les deux zones climatiques les plus chaudes.
La prise en compte de l’inconfort d’été et l’indicateur DH
La grande modification dans le volet énergétique de la RE 2020 par rapport à la RT 2012 réside dans la nouvelle approche du confort d’été. Dans la RT 2012, le confort d’été était traité par la Ticref, cet indicateur disparait.
NOUVEAU : La RE 2020 adopte un nouveau mode de calcul pour comptabiliser l’inconfort en été et un nouvel indicateur le DH fait son apparition.
DH, exprimé en °C.h (degrés-heures) est le nombre de degrés-heures d’inconfort, évalué pour chaque partie de bâtiment thermiquement homogène. Le DH exprime la durée et l’intensité des périodes d’inconfort dans le bâtiment sur une année, lorsque la température intérieure engendre de l’inconfort par rapport à une température de référence.
Le plafond à ne pas dépasser est : DH_max. DH_max = DH_maxcat où DH_maxcat est la valeur de l’exigence DH_max définie par catégories de contraintes extérieures. Les valeurs de DH_maxcat suivantes dépendent de la surface moyenne des logements, notée Smoylgt , de l’existence ou non d’un système de climatisation et de la zone climatique :
DH_maxcat | Catégorie 1, sauf parties de bâtiments climatisées en zones H2d et H3 | Catégorie 1 climatisé, en zone H2d et H3 | Catégorie 2 |
Smoylgt ≤ 20 m² | 1250 | 1600 | 2600 |
20 m² < Smoylgt ≤ 60 m² | 1250 | 1700 – 5 x Smoylgt | 2850 – 12,5 x Smoylgt |
Smoylgt > 60 m² | 1250 | 1400 | 2100 |
ATTENTION : Si un bâtiment dépasse les valeurs DH_maxcat, il n’est pas réglementaire et sa conception doit être revue.
Empreinte environnementale du bâtiment : les éléments fondamentaux
La prise en compte de l’empreinte environnementale des bâtiments neufs est l'une des évolutions fondamentales de la RE 2020 par rapport à la RT 2012.
NOUVEAU : Plusieurs nouveaux indicateurs font leur apparition !
- Icénergie et Icconstruction sont soumis à des plafonds à ne pas dépasser ;
- StockC et Icbâtiment sont calculés à « titre informatif », sans devoir respecter un plafond, pour l’instant ;
- Icded exprimé en kg eq CO2/m² entre dans le calcul de l’indicateur Icconstruction.
Les indicateurs « informatifs » StockC et Icbâtiment
Exprimé en kgC/m², StockC mesure la quantité de carbone issu de l'atmosphère stockée dans le bâtiment.
Exprimé en kgCO2eq/m², Icbâtiment est la somme de Icconstruction + Icénergie + impact des consommations et rejets d’eau durant la période d’exploitation du bâtiment.
Rappel : La RE fixe par défaut la période d’exploitation du bâtiment à 50 ans.
L’indicateur Icded
Cet indicateur mesure l’impact des données forfaitaires et des valeurs par défaut dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment. En effet, pour le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment (ACV), la RE 2020 fait appel, comme le Label E+C-, aux informations contenues dans les FDES (Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire) et aux PEP (Profil Environnemental Produit) hébergés dans la base INIES https://www.inies.fr/accueil/. À ce jour certaines familles de produits pour la construction ne disposent pas de FDES ou de PEP, les concepteurs ont donc l’obligation de recourir à des données par défaut nommées Ded (données environnementales par défaut).
A noter : La quasi-totalité des produits et systèmes commercialisés par ISOVER, Isonat et Placo® bénéficiant de FDES, cela facilite pour les concepteurs les calculs environnementaux.
Icénergie et Icconstruction, les deux plus importants indicateurs de l’empreinte environnementale d’un bâtiment
Les deux indicateurs dont le poids est le plus important dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment sont Icénergie et Icconstruction.
- Icénergie
Icénergie est un indicateur à la fois énergétique et environnemental. Exprimé en kg eq CO2/m², Icénergie traduit l’impact sur le changement climatique de la consommation d’énergie primaire du bâtiment pendant sa vie en œuvre, soit 50 ans. Icénergie est soumis à un plafond à ne pas dépasser Icénergie_max, dont la formule de calcul est Icénergie_max = Icénergie_maxmoyen× (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot + Mccat).
Dans cette formule, Icénergie_maxmoyen est la valeur de l’exigence Icénergie_max pour un bâtiment moyen, dépendant de l’usage du bâtiment ou de la partie de bâtiment. Tandis que les coefficients de modulation Mc sont identiques à ceux utilisés dans le calcul de Cep_max et de Cep, nr_max.
Le Décret du 29 juillet donne les valeurs suivantes pour Icénergie_maxmoyen :
Usage de la partie de Bâtiment et énergie utilisée | de 2022 à 2024 | de 2025 à 2027 | A partir de 2028 |
Maisons individuelles ou accolées | 160 kg eq CO2/m² kg eq CO2/m² | 160 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² | 160 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² |
Logements collectifs raccordés à un réseau de chaleur urbain | 560 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² | 320 kg eq CO2/m² kg eq CO2/m² | 260 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² |
Logements collectifs – autre cas | 560 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² | 260 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² | 260 kg eq CO2/m²kg eq CO2/m² |
Le Décret introduit une courte dérogation pour les maisons individuelles ou accolées. La valeur de Icénergie_maxmoyen est fixée à 280 kgCO2/m², lorsque, simultanément, la parcelle est concernée par un permis d’aménager octroyé avant le 01/01/2022, prévoyant un raccordement au réseau de gaz et si la demande de permis de construire de la maison est déposée avant le 31/12/2023.
Les valeurs de Icénergie_maxmoyen contraignent très fortement les solutions utilisant uniquement des énergies fossiles, comme le gaz, dans la construction neuve, dès 2022 pour les maisons individuelles ou accolées (sauf si le projet est couvert par la dérogation) et dès 2025 pour les logements collectifs.
- Icconstruction
Cet indicateur exprime l’impact sur le changement climatique lié aux composants du bâtiment, à leur transport, leur installation et l’ensemble du chantier de construction, leur utilisation à l’exclusion des besoins en énergie et en eau de la phase d’exploitation du bâtiment, leur maintenance, leur réparation, leur remplacement et leur fin de vie, évalué sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment.
Icconstruction est soumis à un plafond, Icconstruction_max, dont la formule de calcul est Icconstruction _max = Icconstruction _maxmoyen × (1 + Micombles + Misurf) + Migéo + Miinfra + Mivrd + Mided.
Les coefficients de modulation Miinfra, Mivrd et Mided apparaissent pour la première fois.
Miinfra et Mivrd apparaissent parce que les fondations et la parcelle (les VRD) entrent dans le périmètre de la RE 2020. La RT 2012 ne s’y intéressait pas, parce qu’elle était limitée à la performance énergétique et ne se souciait pas de l’empreinte environnementale du bâtiment.
-Miinfra est le coefficient de modulation selon l’impact des fondations, des espaces en sous-sol et des parcs de stationnement couverts et revient à ôter 40 kg eq CO2/m² à l’empreinte environnementale du bâtiment, si le lot fondations et infrastructure possède une charge environnementale > 40 kg eq CO2/m² .
-Mivrd, le coefficient de modulation selon l’impact de la voirie et des réseaux divers du bâtiment ôte 20 kg eq CO2/m² à l’empreinte environnementale du bâtiment, si le lot VRD pèse plus de 20 kg eq CO2/m² .
-Mided, enfin, met en œuvre la modulation en fonction de l’impact des données environnementales par défaut et valeurs forfaitaires employées dans le calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment ou de la partie de bâtiment.
• Si l’indicateur Icded, dont nous parlions plus haut, est ≤ 370 kg eq CO2/m² , Mided vaut zéro.
• Si Icded > 370 kg eq CO2/m² , Mided vaut 0,3 x (Icded – 370) de 2022 à 2024, 0 de 2025 à 2027, puis -0,3 x (Icded – 370) à partir de 2028.
Tout cela aboutit aux valeurs de Icconstruction_maxmoyen indiquées page 12 du Décret du 29 juillet :
Usage de la partie de Bâtiment | de 2022 à 2024 | de 2025 à 2027 | de 2028 à 2030 | à partir de 2031 |
Maisons individuelles ou accolées | 640 kg eq CO2/m² | 530 kg eq CO2/m² | 475 kg eq CO2/m² | 415 kg eq CO2/m² |
Logements collectifs | 740 kg eq CO2/m² | 650 kg eq CO2/m² | 580 kg eq CO2/m² | 490 kg eq CO2/m² |
La RE 2020 conserve donc l’idée d’un renforcement progressif des exigences, comme c’était le cas dans la RT 2012 à propos de l’exigence Cep_max pour les immeubles de logements collectifs. Cette dérogation sur le Cep_max était initialement temporaire, mais repoussée à plusieurs reprises elle ne sera finalement jamais appliquée devenant une dérogation permanente. Souhaitons que la RE 2020 conserve ses ambitions initiales tout au long de son application.
En résumé
Les deux principales différences entre la RT2012 et la RE2020 en logements neufs
RT2012 | RE2020 | Ce qu’il faut comprendre | |
Surface de référence | ShonRT | SHAB (surface habitable) | La SHAB est 15 à 30% plus petite que la ShonRT. Ce qui interdit les comparaisons directes de performance entre RT2012 et RE2020 |
Périmètre | Consommations énergétiques 5 usages : chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, éclairage, ventilation et auxiliaires |
Consommations énergétiques 5 usages + - la consommation d’électricité nécessaire au déplacement des occupants à l’intérieur du bâtiment (ascenseurs et/ou escalators), - la consommation d’électricité dans les parkings, de l’éclairage et de la ventilation, - dans les circulations en logement collectif, la consommation d’électricité pour l’éclairage. + Calcul de l’empreinte environnementale du bâtiment, élargi à la parcelle, sur une durée de vie de 50 ans. |
L’ajout de l’empreinte environnementale du bâtiment est la différence fondamentale entre la RE2020 et la RT2012. Il faudra des allers et retours entre le calcul thermique et le calcul de l’empreinte environnementale, tant les deux aspects sont intimement liés dans la méthode de calcul. |
Les différences dans le calcul de la performance thermique entre la RT2012 et la RE2020
RT2012 | RE2020 | Ce qu’il faut comprendre | |
Bbio (sans unité, en points) | Besoins énergétiques du bâtiment pour le chauffage, le refroidissement et l'éclairage. | Prise en compte systématique des besoins de froid. Qu’un système de climatisation soit installé ou pas, les besoins de froid seront calculés. |
La tendance de certains Maîtres d’Ouvrages et de leurs BET à utiliser la méthode de calcul de la RT2012 comme une méthode de dimensionnement à conduit à un inconfort d’été. La RE2020 s’efforce d’y remédier. Le Bbio-maxmoyen vaut 63 points pour les maisons individuelles et accolées, 65 points pour les logements collectifs |
Cep (kWh/m².an) | Chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, éclairage, ventilation et auxiliaires Déduction faite de toute production d’électricité à demeure. |
Ajout de nouvelles consommations d’énergie (voir ci-dessus). Les énergies renouvelables produites sur la parcelle du bâtiment et autoconsommées ne sont pas comptabilisées en tant que consommations d’énergie dans le Cep. Pénalisation forfaitaire des consommations en cas d’inconfort d’été potentiel. Cep_maxmoyen vaut 75 kWhep/(m².an) en maisons individuelles ou accolées, 85 kWhep/(m².an) en logements collectifs |
Les ENR sont mieux traitées dans la RE2020 que dans la RT2012. Mais la comptabilisation de l’export d’ENR qui figure dans le Label E+C- n’est pas reprise dans la RE2020. L’apparition de consommation fictive en cas d’inconfort d’été est introduite pour pousser les concepteurs à accorder beaucoup plus d’attention à ce point. |
Coefficients de conversion en énergie primaire pour le calcul du Cep et du Cep,nr | Electricité : 2,58 Autres énergies importées dans le bâtiment : 1 ENR autoconsommées : 0 |
Electricité : 2,3 Bois, réseau de chauffage urbain ou de froid urbain, autres énergies non-renouvelables : 1 ENR produites sur site et autoconsommées : 0 |
La modification de 2,58 à 2,3 avantage les solutions électriques. Mais le coefficient Cep,nr est là pour éviter le retour du chauffage électrique direct en construction neuve. |
Cep,nr (kWh/m².an) | N’existe pas | Indicateur de consommation d’énergie primaire d’origine non-renouvelable. | Cep,nr_maxmoyen vaut 55 kWhep/(m².an) en maisons individuelles ou accolées, 70 kWhep/(m².an) en logements collectifs. |
Confort d’été | Ticref : température intérieure maximale atteinte au cours d’une séquence de 5 jours consécutifs très chauds d’été. | Degré-heure d’inconfort noté DH en °C.h : niveau d'inconfort perçu par les occupants sur l’ensemble de la saison chaude. C’est la somme de l’écart entre la température de l’habitation et la température de confort adaptée en fonction des températures des jours précédents. | DH-max a une valeur basse en dessous de laquelle le logement est à la fois réglementaire et confortable, une valeur haute au-dessus de laquelle il n’est pas réglementaire et doit être repensé et un intervalle entre les deux pour lequel il est réglementaire mais inconfortable. Si le logement se situe dans cet intervalle, la méthode lui ajoute automatiquement des consommations de refroidissement. |
Un indicateur mixte énergie/environnement | N’existe pas | L’indicateur Icénergie (en kg équivalent CO2/m², noté kgeqCO2/m²) traduit l’impact environnemental des consommations d’énergie primaire du bâtiment durant sa vie en œuvre, soit 50 ans dans la RE2020 (durée conventionnelle du bâtiment). | Icénergie aura des valeurs de plus en plus strictes en 4 périodes - 2022 à 2024, 2025 à 2027, à partir de 2028 – et différentes selon le type de bâtiment. Dès 2022, sa valeur plafond exclut les solutions gaz classiques (chaudières à condensation) du marché de la construction neuve, avec une courte dérogation jusqu’à fin 2023. |