Bâtiments collectifs
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Les enjeux du marché des logements collectifs

Le manque de logements en France est un fait, aujourd’hui au cœur des préoccupations des Français. Répondre à ce besoin implique la construction de nouveaux logements mais aussi la réhabilitation du parc existant pour assurer la transition énergétique de ces bâtiments et s’adapter aux nouveaux modes de vie des habitants. Les enjeux sont de taille car l’objectif est d’avoir des bâtiments qui soient à la fois sains, confortables et durables.

Pourquoi rénover les logements collectifs est-il une priorité ?

L’évolution démographique avec le vieillissement de la population, le maintien à domicile des personnes âgées, la réduction de la taille des ménages et le télétravail nous ont amenés à repenser nos espaces de vie.
 
En parallèle, la nécessité de concevoir des locaux adaptés à la construction durable s’est accentuée avec les changements climatiques et l’urgence de réduire l’empreinte carbone des bâtiments. Le gouvernement en a fait une priorité et mis en place de nombreux dispositifs pour encourager la rénovation des logements.
 
La performance énergétique, le confort acoustique, la protection incendie ou encore la qualité de l’air sont autant de préoccupations quotidiennes qu’il faut traiter, au sein des logements et dans les parties communes, pour garantir confort et bien-être à leurs occupants.

Apporter une multitude de conforts aux habitants

L’efficacité énergétique

 Le bâtiment représente 40 % des consommations énergétiques et 23 % des émissions de gaz à effet de serre en France. C’est donc un secteur majeur sur lequel agir afin de réduire nos impacts sur l’environnement. Pour cela des actions aussi bien dans la construction neuve que pour la réhabilitation du parc existant peuvent être menées.
En construction neuve, la bonne conception de l’enveloppe contribue à réduire la consommation d’énergie primaire des logements, en limitant leurs besoins énergétiques. En rénovation, le bâti existant peut bénéficier de solutions d’isolation performantes pour améliorer le confort au quotidien, été comme hiver.
 
Règlementations et dispositifs

  • En neuf, la nouvelle Règlementation Environnementale (RE 2020), en application depuis le 1er janvier 2022 pour les bâtiments résidentiels neufs, présente 3 objectifs clairs :

1)  Poursuivre l’amélioration de la sobriété et de la performance énergétique des bâtiments neufs et utiliser des énergies moins carbonées.
2)  Diminuer l’impact des bâtiments sur le changement climatique, d’où le passage de réglementation thermique (RT) à réglementation environnementale (RE).
3)  Limiter l’inconfort dans les bâtiments en période estivale, puisque les épisodes caniculaires devraient être de plus en plus fréquents dans le futur.
Pour ce faire, de nouveaux indicateurs en lien avec l’énergie, le carbone et le confort d’été ont été définis avec des exigences de résultats. Ces derniers devront être inférieurs à des valeurs maximales pour respecter la réglementation.
 

  • En rénovation, il existe également une réglementation thermique pour les bâtiments existants qui selon la surface du bâtiment, le coût de travaux et la date d’achèvement de la construction propose :

• soit une réglementation thermique par élément avec des valeurs minimales de résistance thermique à respecter par parois (éléments),
• soit une approche de performance globale du bâtiment après rénovation.
De plus, depuis le 1er janvier 2017, lors de travaux de rénovation lourde de bâtiments, et notamment lors du ravalement des façades, il est obligatoire de coupler les travaux prévus avec des travaux d’isolation thermique afin d’améliorer les performances thermiques du bâtiment.
Pour aider à financer ces travaux, il est possible de bénéficier du dispositif de certificat d’économie d’énergie (CEE).
 

 L’isolation et le confort acoustique

 
95 % des Français souhaitent plus de calme chez eux ! Le confort acoustique est donc un élément essentiel de la qualité de vie. Car le bruit est partout : dans la rue mais aussi chez soi…
Pour pouvoir se reposer, dormir en toute sérénité, télétravailler ou garder des relations de bon voisinage au sein d’une résidence, une importance toute particulière doit être portée à l’acoustique des logements collectifs. On limitera ainsi troubles du sommeil, stress, fatigue accumulée ou pertes de concentration pour les résidents.
Réduire les transmissions de bruit entre logements, entre circulations et logements, tout comme le bruit venant de l’extérieur du bâtiment : autant de points d’attention à avoir en tête lors de la conception ou la rénovation d’un bâtiment de logements collectifs.
Au niveau règlementaire, il existe un certain nombre d’exigences acoustiques, vis-à-vis des bruits extérieurs et au sein même du bâtiment (entre logements ou circulations communes), pour lesquelles des valeurs minimales doivent être respectées.
  

La protection incendie

 
Le logement est un refuge pour la famille : vivre et dormir en toute sécurité dans son appartement est donc une évidence.
Les exigences réglementaires relatives à la sécurité incendie applicables aux matériaux et éléments de construction sont établies en fonction de la hauteur du bâtiment et de son accessibilité par les pompiers. Car en cas d’incendie, il est important que chacun puisse rester chez lui en toute sécurité ou sortir du bâtiment dans les meilleures conditions possibles.
  

La qualité de l’air intérieur

 
Plusieurs études, dont celles de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, ont montré que l’air que nous respirons peut être 5 à 10 fois plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur.
La dégradation de l’air intérieur peut favoriser l’émergence de symptômes tels que maux de tête, fatigue, irritations, vertiges… Il est donc important de mettre en œuvre des solutions pour favoriser la qualité de l’air au sein des logements collectifs.
 
Provenance et nature des polluants de l’air intérieur
La dégradation de la qualité de l’air intérieur provient de multiples sources : matériaux de construction et de décoration, systèmes de chauffage ou de climatisation, activité humaine (produits d’entretien…). Les polluants dits « COV » (Composés Organiques Volatils) sont les plus importants car ils peuvent être jusqu’à 15 fois plus présents dans l’air intérieur que dans l’air extérieur, été comme hiver, tout comme le formaldéhyde issu de cette même famille de polluants. Selon les études récentes de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, 85 % des bâtiments présentent une concentration supérieure au seuil de 10 µg/m3 d’air.
 
La réglementation en rapport avec la qualité de l’air intérieur : l’étiquetage sanitaire des produits de construction
Depuis le 1er septembre 2013, tous les produits de construction en contact avec l’air intérieur doivent posséder une étiquette (définie par l’arrêté du 19 avril 2011) indiquant leur niveau d’émissions en polluants volatils.
Sont concernés :

  • Les produits de construction ou de revêtement des murs, sols ou plafonds employés à l’intérieur des locaux,
  • Les produits destinés à la pose ou à la préparation des produits mentionnés.

Selon les émissions mesurées pour dix « COV » et pour le total, une classe est attribuée au produit sur une échelle allant de A+ (la moins émissive) à C (la plus émissive).